samedi 23 octobre 2010

Un mois après la fermeture. Où en sommes-nous ?

Nos chefs, qui ont été licenciés, préparent leur défense.
Le dossier contre eux est vide.
D'un point de vue juridique, aucune faute grave ne pourrait être maintenue contre eux.

Quatre éducateurs ont repris le travail au sein du foyer auquel nous étions rattachés. D’autres éducateurs reprendront le travail dès lundi.
Malgré ce qu’annonçait la D.G., rien n’a été mis en place pour les accueillir.
L’ancienne équipe de Connerré est dispatchée sur les trois étages que compte le foyer. La direction n’a pas pu fournir de clef à tout le monde. Ils n’ont pas reçu de règlement intérieur ni de fiche de poste.
La maltraitance, plus insidieuse, continue.
Le travail au sein de ce foyer diffère totalement de nos pratiques antérieures et l’ambiance y est actuellement pesante. Les éducateurs sont en souffrance mais la direction continue à nier les difficultés.

Un nouveau projet d’établissement a été rédigé, exclusivement par le directeur, pour les années à venir. Ce projet tourne autour de questions financières, rien ne transparaît quant à des propositions d’ordre éducatives. Il ne s’agit que d’une gestion financière de la crise que traverse le Foyer d'Action Educative.
Quand le projet a été présenté aux éducateurs du FAE, ceux-ci ont demandé si d’ « acteurs » ils étaient passés à « agents », la non réponse à cette question semble en être une.
Les syndicats ont décidé d’agir pour faire entendre la violence que vivent les éducateurs dans le FAE, violences répétées de la part de certains jeunes, violence de la part de la direction qui ne protège pas ses travailleurs.
C’est dans ce climat que nous sommes non-accueillis, espérés par les éducateurs travaillant ici comme un bol d’oxygène, une force neuve, mais de force, nous n’en avons plus pour l’instant.

Le préfet n’a toujours pas signé la fermeture administrative de la Maison de Connerré.

Un journaliste de « Lien Social », Jacques Trémintin, qui avait entendu parler du travail effectué dans notre structure et des méthodes qui permettaient à des jeunes en très grande difficulté de trouver leur place, avait pris rendez-vous avec nous avant l'été. L'équipe l'a reçu deux semaines avant la fermeture de la Maison de Connerré.
Celui-ci a été choqué à l’annonce de la fermeture du foyer, qu’il connaissait. Il a interviewé notre ancien directeur-adjoint et notre directrice générale. Son article est maintenant prêt et nous attendons avec beaucoup d’impatience sa parution prévue pour novembre.
Par les temps qui courent, le regard journalistique d’un travailleur social expérimenté sur nos méthodes si décriées par notre direction est une chance inespérée pour mettre à mal les rumeurs qui continuent de tourner autour de notre Foyer. Nous ne pouvons vous en dire plus pour l’instant, mais avons hâte que vous lisiez par vous-même la réponse de notre directrice générale quand elle doit justifier la fermeture.

Nous avons régulièrement des nouvelles des jeunes. Des mains levées ont été prononcées et certains sont donc retournés en famille. D’autres sont en souffrance dans leurs placements actuels et se battent comme ils peuvent pour ne pas sombrer, pour tenter de reprendre les choses en main. Certains, enfin, ont réussi à se poser dans leur nouveau foyer et continuent leur chemin. Certains parents continuent à nous solliciter, pour « finir l’accompagnement », les aider à traverser cette crise qu’ils vivent eux aussi, le temps qu’un équilibre revienne.

Et enfin, nous tenons à vous remercier pour votre soutien, vos conseils, votre écoute et vos commentaires.
Actuellement, beaucoup de choses se mettent en place pour résister, dénoncer ce qui s'est passé. Nous avons un énorme travail à accomplir pour contrer des rumeurs non fondées.
Nous tenons aussi à remercier les partenaires avec lesquels nous travaillions et qui, sans pouvoir s'exprimer publiquement, nous ont offert leur soutien moral.

Merci de continuer à faire circuler autour de vous ce blog.

vendredi 15 octobre 2010

Anniversaire

Il y a 6 ans, jour pour jour, naissait "La Maison de Connerré".. un lieu dans lequel on essayait de faire en sorte que chacun trouve sa place, à son rythme, au fil des crises, des larmes, des rires...
Un lieu, où le jeune pouvait trouver une écoute, un respect, des adultes auxquels se confronter, qui tiennent debout et gardent espoir.
Une Maison au sein d'une petite ville, d'abord craintive puis accueillante. Parfois inquiète quand le groupe allait mal, mais acceptant en son sein ces jeunes dont personne ne veut sinon enfermés.
Notre histoire, le chemin que les jeunes ont parcouru avec nous, quoi qu'on  nous fasse, quoi qu'on dise de nous, personne ne pourra le salir.
Il reste à partager, à faire connaître pourquoi et comment nous avons parfois réussi là où tant d'autres avaient échoué.

jeudi 14 octobre 2010

Les "raisons" du licenciement de nos chefs...

Notre chef de service et notre directeur-adjoint ont enfin reçu leur recommandé.
Le licenciement est prononcé pour « fautes graves ».

En vrac ce qui leur est reproché :

« Avoir laissé l’équipe s’installer dans un grave laxisme éducatif »
Nous répondons à cela qu’il n’y avait aucun laxisme dans nos prises en charge. Les suivis individuels des jeunes étaient assurés avec beaucoup de professionnalisme, reconnus par nos partenaires, les parents et les Juges qui avaient confiance dans notre structure et nous sollicitaient souvent pour prendre en charge des jeunes « difficiles ».
Nous ne fermions les yeux sur rien. Mais rares sont les dépôts de plainte venant du foyer, c’est vrai. Nous prenions le temps de travailler avec le jeune sur ce qu’il avait mis en place, sur une éventuelle sanction et réparation. L’important étant de l’accompagner pour qu’il sorte de l’engrenage délit/punition/éloignement/délit…
Quand des jeunes mettaient en danger le reste du groupe, il y avait une information au procureur et/ou au Juge référent du jeune.

« Ne pas avoir gardé d’échantillons des repas »
Ceci n’est pas obligatoire dans un établissement accueillant moins de 10 résidents.

« Les chambres des jeunes étaient dans un état de dégradation affligeant »
Faux : certaines étaient mal rangées, certaines avaient des matelas au sol (pratique très courante chez les ados), nos exigences étaient une literie propre toute les semaines, du linge de corps propre, du linge de toilette propres.
Sachant que la chambre de tout adolescent est un espace intime, nous le respections mais exigions un rangement et nettoyage tous les 15 jours, que cela soit vécu non pas comme une corvée inutile, mais qu’il y ait du plaisir au résultat. D’ailleurs, quand un jeune rangeait sa chambre, il nous invitait aussitôt à admirer son travail.
Nous organisions néanmoins des fouilles régulières des chambres, pour des raisons de sécurité.

« N’avoir, volontairement, pas observé les ordonnances de placement provisoire »
Vrai, mais les Juges référents étaient toujours informés par fax. Les relations entre le jeune et sa famille s’étant améliorées et pour entretenir ces liens, sauf avis contraire du Juge, celui-ci partira plus souvent chez lui. Il y avait un réel travail de médiation avec les familles, ce n’est pas dans l’éloignement qu’on peut travailler la réparation des liens, même si l’éloignement facilite une prise de conscience de ce qui ne va pas.

« Instauration d’une politique d’externalisation »
On peut appeler ça Instauration d’une politique de réparation des liens familiaux.
Vouloir aider le jeune à se sentir mieux dans sa vie, à trouver des repères sans pour autant l’aider à trouver sa place au sein de sa famille, c’est un peu comme mettre un plâtre sur une jambe de bois.

Toutes ces fautes portant « atteinte à la renommée et pérennité de l’Association ».
Là, la Direction Générale fait très fort… nos chefs seront tenus pour responsables, à l’avenir, des éventuelles fermetures à l’association ! Ont-ils vraiment un tel pouvoir ?

jeudi 7 octobre 2010

Chronique d'une fermeture annoncée

Le foyer de Connerré a été « suspendu » du jour au lendemain pour soi-disant des « raisons de sécurité ».
Les éducateurs de Connerré avaient pour mission d’accueillir et d’accompagner des jeunes en grande difficulté dans un foyer, au sens étymologique du mot, c'est-à-dire « une Maison », dans le respect de leur personne, de leur individualité, de leur histoire.
Passée la période d’observation, l’équipe élaborait pour chaque jeune un projet individualisé.
Comme dans tout foyer, le règlement intérieur était précis et tout écart faisait l’objet d’une réponse graduée et ferme (de la réparation au signalement au Procureur).
L’équipe de Connerré assurait les tâches domestiques du foyer : ménage, cuisine, lessive, vêture etc…
Au cours des six années de fonctionnement, de nombreux partenaires reconnaissent la pertinence de la prise en charge éducative de notre structure.
La « suspension d’activité du foyer » est vécue comme une injustice, un choc, un traumatisme.
Beaucoup de jeunes n’ayant pu se poser nulle part, après avoir réussi à Connerré à entamer une évolution positive ont été arraché à leur Foyer.

Ce blog est le cri d’incompréhension, de colère, de désespoir de notre équipe qui veut rompre le silence et témoigner pour les jeunes, pour les familles et pour elle-même de la violence subie.




Vendredi 10/09/10
Lors du Comité d’Entreprise, madame V. (Directrice générale de Sauvegarde Mayenne Sarthe) annonce qu’il n’y aura pas de reconduite des ordonnances 45 sur la structure du Foyer d’Action Educative.
A Connerré, nous n’accueillons que des jeunes sous ordonnance 45. Donc, nous fermerons.

Incompréhension de l’équipe, nous recevons des appels de plus en plus nombreux pour des admissions. Des Juges de Saint Brieuc nous sollicitent, n’ayant plus de lieux pour recevoir ces jeunes. Nous avons trois mois pour trouver la meilleure orientation possible pour les jeunes qui nous sont confiés.

Jeudi 16/09/10
Les cadres sont convoqués à la Direction Générale concernant un jeune qui est parti quelques jours dans sa ville d’origine, à l’encontre, a priori, de son Ordonnance de Placement Provisoire.
Le projet avait été validé par l’équipe, avec les garanties habituelles (contact avec la personne qui l’accueille, photocopie de pièce d’identité et demande d’accueil écrite par l’accueillante).
L’Ordonnance de Placement Provisoire n’interdisait pas le séjour dans sa ville d’origine, les seules restrictions étant liées à sa famille.
De plus, le Juge référent avait été informé par fax.
Explication a été donnée par nos cadres sur ce qui a été fait et selon quelles procédures.

Jeudi 23/09/10
18h45 Inspection surprise des locaux du foyer de Connerré.
La Directrice Générale était au courant mais les cadres n’en sont pas informés.
Celle-ci aurait été autorisée par le Préfet et le Procureur et a été menée par :
Monsieur M. (directeur territorial de la PJJ)
Madame L. (directrice départementale de la PJJ)
Madame V. (directrice générale de SMS)
Monsieur R. (directeur du Foyer d’Action Educative dont dépend Connerré)

Inspection dans tout le foyer, de la cave au grenier. Irruption dans les chambres habitées par les jeunes de quatre adultes inconnus. Tout est passé au peigne fin, sans aucun respect de l’intimité.
L’inspection a été vécue comme traumatisante par les jeunes et les éducateurs présents. Ordres et contre-ordres fusants pendant près d’une heure. Dénigrement des collègues « et le barbu chevelu là, il a quoi comme diplôme ? »…

Vendredi 24/09/10
Début d’après midi, Monsieur F. (directeur adjoint de la structure de Connerré) est informé par Madame V. :
-L’activité du foyer est « suspendue ».
-Les jeunes sous notre responsabilité sont attendus dans différentes structures dans et hors département.
-Les éducateurs doivent dès aujourd’hui accompagner les jeunes présents dans leur nouveau foyer.
-Les cadres de Connerré ont interdiction de prévenir les parents avant le transport.
Tous ces ordres sont donnés à l’oral sans aucun document écrit.

A 17h30, des éducateurs de Connerré sont appelés en renfort pour gérer les transports :
G. à Angers
N. à Laval (il est scolarisé au Mans)
Sa. à Laval. Il part en fugue au moment où les éducateurs viennent le chercher (fugue déclarée).
En 22 heures, ils ont trouvé des solutions pour huit jeunes, sans aucun respect de ce qu’ils avaient mis en place au niveau de la scolarité ou de la distance d’avec les familles

A leur arrivée, les éducateurs ont soudainement à gérer l’annonce de la « suspension du foyer » aux jeunes présents et leur accompagnement dans d’autres structures.
Face aux pleurs et au désespoir engendrés par cette nouvelle rupture, ils doivent expliquer une situation qu’ils ne comprennent pas eux même, tenter d’apaiser la souffrance, l’angoisse et les préparer à investir un autre lieu. On n'a même pas eu le temps de leur acheter des valises, ils partent avec leurs sacs et le reste est dans des sacs poubelle.
Seul document en possession des éducateurs, un « ordre de mission » signé par la chef de service du Foyer d’Action Educative de Coulaines et leur permettant de quitter le département avec les jeunes. Rien n’est expliqué quant aux causes de la fermeture.
Un laconique « pour raison de sécurité » invoqué nous semble injustifié (alarmes incendie en état de marche…).
Dans un premier temps, nous refusons de laisser partir les jeunes sans « main levée » (document du Juge référent du jeune qui signifie la fin de prise en charge éducative).
Arrivés dans les nouveaux foyers des jeunes, nous sommes surpris que les nouvelles « Ordonnance de Placement Provisoire » ne leur soient pas parvenues et nous nous interrogeons sur la légalité de la procédure et même si les Juges ont été prévenus !
Nous sommes obligés d’obtempérer pour ne pas abandonner les jeunes dans ce moment très difficile.

Dimanche 26/09/10
Si. est accueilli à la gare et emmené au Foyer d’Action Educative de Coulaines.

Il accuse bravement le coup. Très triste et abattu. Sa mère, en revanche, est très en colère et parle de « sabotage » car son fils, déscolarisé depuis plus de deux ans, avait renoué avec l’école à Connerré et se retrouverait éloigné de son école.

Lundi 27/09/10

Dans la matinée : mise à pied à titre conservatoire du directeur-adjoint et de la chef de service de Connerré. Il leur est remis un courrier de convocation pour un entretien préalable à un licenciement pour faute grave, sans en savoir la raison.

Aussitôt la nouvelle tombée, les éducateurs, sous le choc, se sont regroupés au foyer pour tenter de comprendre ce qui se passe.
D’un coup, plus d’interlocuteur, nos supérieurs hiérarchiques directs n’ont plus le droit de communiquer dans leur fonction.
Plus de foyer, plus de jeune… plus rien… pourquoi ?

Monsieur R. (directeur du Foyer d’Action Educative) vient dire à l’équipe de Connerré qu’ils ont pour mission de finir les accompagnements des jeunes vers les autres structures et de faire les cartons et l’inventaire du foyer.
A nos questions, il répond que la « faute grave » de nos cadres est « non respect des OPP » et des problèmes « d’hygiène » sur le foyer. Il refuse de nous lire l’intégralité du rapport de l’inspection, nous citant quelques phrases par-ci par-là. Il nous annonce être entièrement en accord avec le rapport .

Défaut d’hygiène ? Mais qui peut croire que seize éducateurs et éducatrices travaillant par roulement toute l’année, dormant, mangeant, se lavant sur place puissent se sentir bien dans un espace non entretenu.
Nous avons toujours eu à cœur que le ménage soit fait chaque jour.
Quelle faute avions-nous commise pour être humiliés à ce point ?


F. est accueilli a sa sortie des cours, emmené chez sa mère chercher ses affaires et transporté au foyer PJJ du Mans.

La mère n’a pas été prévenue car nous ne gérions plus rien à partir de ce jour.
Ça a été un grand choc pour lui et pour sa mère qui s’est retrouvée face à un éducateur qu’elle ne connaissait pas. L’incompréhension totale.

Ar. a pu rester chez lui, avec l’accord de sa Juge et à la demande de sa mère. Il devait aller au Foyer d’Action Educative de Coulaines.

La mère refusait énergiquement que son fils aille dans un autre foyer. Depuis plusieurs mois, conjointement, nous travaillions un retour en famille et elle craignait que ce travail soit anéanti par le traumatisme que pouvait représenter un changement de foyer.
Nous avons dû insister fortement pour que monsieur R. prenne ses responsabilités et prévienne les parents et entende leurs réactions.
Monsieur R. a voulu se décharger de cette tâche sur sa chef de service de Coulaines.
Nous avions alors interdiction d’entrer en contact avec les parents (dans la première version des ordres reçus seuls les cadres avaient le droit de le faire). Et finalement, monsieur R. a fait en moins de 2 heures ce qui a été reproché à nos cadres, négocier le maintien d’un jeune chez lui dans son intérêt.


Mardi 28/09/10
Débrayage de l’équipe de Connerré, des collègues de l’association SMS viennent en soutien (soit une quarantaine de personnes).

Nous exigeons alors des réponses précises à nos questions. A savoir qu’est ce qui motive une fermeture aussi rapide et violente ? Nous ne pouvons pas croire que le fait que les chambres des adolescents ressemblent à des chambres d’adolescents soit suffisant pour fermer un foyer !
Nous ne pouvons pas croire qu’un désaccord sur une Ordonnance de Placement Provisoire avec la PJJ de Tours justifie cette fermeture !

Nous informons le Maire de Connerré de ce qui se passe. Il se rend aussitôt sur les lieux du débrayage avec une adjointe. Personne de la direction de SMS ne l’avait prévenu alors qu’il fait partie du comité de pilotage du foyer.

Le Maire est abasourdi par la nouvelle. Certes avoir un foyer d’adolescents en difficulté dans sa commune n’est pas toujours facile à justifier auprès de ses administrés. Il y a eu quelques « désagréments » mais nous avons toujours essayé de réparer avec les jeunes, d’entretenir des relations de bon voisinage. Nous avions l’entière confiance du Maire et de son équipe, ainsi que de la Gendarmerie qui arrive aussi sur le lieu du débrayage et nous signifie son incompréhension.

Réunion dans l’après-midi.
Monsieur R. (directeur du Foyer d’Action Educative de Coulaines) refuse de consigner par écrit ce qu’il dit à l’oral, à savoir qu’étant au chômage technique nous ne sommes pas tenus à effectuer nos roulements horaires sur le site de Connerré.
En revanche, nous recevons l’ordre d’effectuer nos heures sur le site de Coulaines, sans clefs ni projet.
Une « note d’information » est distribuée dans laquelle nous apprenons que c’est l’Association (SMS) qui a décidé la suspension de Connerré.

Nous sommes sous le choc d’apprendre que c’est notre propre direction qui nous a ainsi lâché… quand nous demandons le soutien de monsieur R. il nous dit que ce n’est pas son rôle, que nous devons aller voir un psy.
Il marque son accord avec l’allégation de la PJJ sur « le mode de prise en charge éducative qualifié de trop laxiste ». Dès lors, en plus d’être discrédités par la direction quant à notre capacité à tenir un foyer propre, nous perdons notre crédibilité professionnelle… que reste-t-il ?

Mercredi 29/09/10
Le CHSCT (Comité d’Hygiène, de sécurité et des Conditions de Travail) est informé par les délégués du personnel de ce qui se passe et acte.
Envoi de ce courrier à la Direction Générale et à l’inspection du travail.



Vendredi 01/10/10
Treize éducateurs (sur seize, les autres étant en congés annuels ou en service ) de Connerré se rendent à la médecine du travail (Santé 72) pour alerter sur l’état de l’équipe et le traumatisme subi.

L’équipe marque le contre-coup de ce qu’elle a eu à gérer. Les arrêts maladie s’enchaînent. La raison médicale la plus répandue étant « syndrome dépressif réactionnel » lié à un traumatisme au travail.
Certains médecins déclarent des salariés en « accident du travail ». 

Notre médecin référent de Santé 72, qui nous connaît par les visites de contrôle, est choquée de l’état de l’équipe et de la situation décrite. Elle nous recommande fortement de nous protéger, et se tient disponible pour parler à nos médecins traitants en cas de difficulté.
C’est la première personne (hors syndicat et CHSCT) à entendre et écouter notre souffrance d’équipe.

Mardi 05/10/10
Le directeur-adjoint et la chef de service sont reçus à la Direction Générale suite à leur convocation. Ils sont entendus, accompagnés par des délégués syndicaux.
Les délégués syndicaux estiment qu’aucune faute lourde ou grave ne peut être retenue à leur encontre.
La direction Générale a entre 48 heures et un mois pour statuer sur leur sort.
La directrice Générale s’engage à faire au plus vite.

Ce temps pour nos chefs est encore et toujours un temps pendant lequel ils ne peuvent communiquer avec l’équipe. Etant toujours mis à pied, ils ne reçoivent pas de salaire. Plus d’existence au sein de l’association, suspension…

Après-midi, Comité d’Entreprise extraordinaire.
Le président de l’association est présent ainsi que madame V. (Directrice Générale), les délégués syndicaux et délégués du personnel.
Lecture est faite du rapport d’inspection de la PJJ (du 23/09) : « Nous fûmes invité à visiter le sous sol, nous arrivâmes dans un lieu sombre et humide où les carreaux brisés laissaient deviner un lieu abandonné » etc...
Les délégués expriment leur désaccord sur les allégations exprimées.

Jeudi 07/10/10
L’atelier associatif passe une bonne partie de l'après-midi au foyer. Qu'y ont-ils fait ? Mystère...
Si nous avions pensé organiser une contre expertise des locaux, c’est bel et bien fichu…


A SUIVRE ...